
Une absence de goût de vivre pouvant, dans les cas les plus graves, conduire au suicide Des joues rosies par la timidité, des corps qui s'unissent pour ne faire plus qu'un, des baisers enflammés. Des prénoms susurraient à l'oreille d'une voix sensuelle et des caresses aussi douces que charnelles. Du désir à l'état pur, mais des coeurs brisaient par cette liaison destructrice. Des bouteilles de bières claquant contre le mur unique bruit de cette chambre, des mégots décorant par terre et toujours cet amour malsain qui rôde. Allongé en sous-vêtement sur mon parquet si froid, je regarde dans le vide, je ne pense plus à rien, plus à personne, plus à mon chagrin. Le sang coule sur ma peau, une odeur de rouillé m'arrive aux narines et un gémissement à peine audible traverse mes lèvres. Les lames du rasoir s'appuient rageusement dans mon poing que je sers très fort comme si j'avais peur de le perdre et je soupire d'aise. Je me sens bien, je n'entends plus les cris dans ma tête, les pleurs ont disparu et mon coeur ne ressent plus aucune douleur. Mes cuisses me font mal, mais ce n'est pas grave tant que la souffrance psychologique a disparu je peux tout endurer, pour la première fois depuis des années je vais bien. Je commence à avoir froid, mon corps ne répond plus, ma peau est tellement pâle que j'en ai presque peur, mais ça va. J'ai encore envie de me faire mal, parce que ça fait du bien. C'est étrange comme sensation, mais c'est un peu comme un toxicomane qui aurait besoin de sa dose et quand il l'a enfin il se sent libre. J'aimerais encore rester par terre à rien faire, à me laisser aller, mais j'entends des bruits de pas qui se rapprochent et je souffle à moi-même un faible « Chut » en espérant que cette personne ne rentre pas. Que suis-je devenue ... J'ai peur ... Je vois flou ... J'ai besoin d'aide je crois ... J'ai besoin de quelqu'un.